samedi 29 novembre 2014

La télémédecine clinique: au service du patient ?

La révolution numérique transforme la santé. En télémédecine, des progrès et des innovations sont chaque jour avancés : consultations à distance de radios, diagnostics à distance…

La télémédecine clinique est définie en France dans le Code de la Santé Publique (CSP) comme « une forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication ». Il est par ailleurs précisé que la télémédecine « met en rapport, entre eux ou avec un patient, un ou plusieurs professionnels de santé, parmi lesquels figure nécessairement un professionnel médical et, le cas échéant, d’autres professionnels apportant leurs soins au patient ».

La télémédecine est donc bien un acte médical clinique. Cet acte est réalisé à distance sous la responsabilité d’un médecin tout en intégrant la participation du patient.

Ainsi, certains établissements ont mis en place des téléconsultations entre eux permettant de bénéficier d’un avis rapide et spécialisé en évitant la multiplication des déplacements.

D’autres formes existent dans d’autres établissements de santé : envoi de SMS au malade avant ou après hospitalisation, écrans multimédias connectés sur Internet permettant de joindre ses proches via Skype, bracelets électroniques permettant de connaître la position des bébés, bornes d’orientation pour des personnes arrivant à l’hôpital, mais aussi suivi clinique à domicile de patients souffrant d'insuffisance cardiaque etc.

La loi Hôpital, patients, santé, territoire du 22 juillet 2009 est venue légaliser la  pratique de la télémédecine. Celle-ci souligne notamment le caractère clinique de la télémédecine (article 78). 

Par ailleurs, le décret 2010-1229 du 19 octobre 2010 relatif à la télémédecine rappelle la place primordiale qui doit être accordée au patient et à son consentement. La télémédecine doit être pratiquée dans le respect des droits du patient, elle doit veiller à l’accès du patient à son dossier médical et elle doit permettre la possibilité de faire appel à un tiers compétent.

La réalisation des actes de télémédecine doit donc être conforme aux conditions définies par le décret. Ainsi, le téléconseil médical gratuit ou tarifié donné sur internet ne peut être considéré comme un acte de télémédecine clinique s’il est pratiqué à titre informatif. En revanche, si le téléconseil médical est personnalisé, il pourra être qualifié d’acte de télémédecine clinique. Cette prestation médicale doit au demeurant être effectuée en conformité avec les règles du code de déontologie médicale.

Il est important de ne pas confondre la télésanté ou la télémédecine informative et la télémédecine clinique.

La télémédecine informative est définie comme « un service de communication audiovisuelle interactif qui organise la diffusion du savoir médical et des protocoles de prise en charge des malades et des soins dans le but de soutenir et d’améliorer l’activité médicale ».

La télémédecine clinique, quant à elle, est un acte médical qui engage la responsabilité des médecins et vise à améliorer l’égalité d’accès à des soins de qualité. Toutefois, elle ne vient pas se substituer à la médecine classique, mais a pour but de la compléter.

La pratique de la télémédecine clinique doit donc être bien distinguée juridiquement des autres prestations du domaine de l’e-santé. En effet, l'activité commerciale portée par l’industrie de la santé numérique ne trouve pas son champ d'application dans la pratique de la médecine, même lorsque cette pratique fait appel aux outils technologiques de l'information et de la communication.
En définitive, la télémédecine clinique structure une organisation de services de soins à distance en utilisant les technologies de l’information et de la communication et relève sans aucun doute d’une évolution de la médecine contribuant à améliorer le suivi des patients.